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Trouver un emploi en archéologie

L'archéologie est une discipline réputée "bouchée", une passion dont on ne vivrait pas. En première année d'archéologie à l'université, les professeurs qui clament qu'il n'y a pas de travail se disputent la vedette avec d'autres qui assurent qu'un avenir radieux attend l'ensemble des étudiants. Bien entendu, les deux ont tord. Peu d'universitaires sont au courant des opportunités d'emploi, pour la simple raison que leur statut les éloigne par nature de ces préoccupations. Aussi tenez-vous le pour dit : Oui il y a de l'emploi, oui on peut vivre de l'archéologie. Mais l'archéologie reste un métier de passion, qui bien souvent paye mal, et où bien souvent il faut acquérir des compétences, étoffer son CV, tenir le coup, s'accrocher et y croire avant de trouver un emploi durable.

Liens utiles : Un certain nombre de sites sur internet répertorient les annonces d'emploi en archéologie et disciplines associées. Je vous les fournis donc ci-dessous en espérant que vous y trouverez votre bonheur. Comme vous pourrez le voir, les annonces concernent surtout l'archéologie préventive et les musées. Ne pas hésiter à consulter fréquemment ces sites, ils ne publient pas tous les mêmes annonces et certaines sont très intéressantes.

Ci-dessous, je vous présenterai les divers débouchés et opportunités ainsi que des conseils pour trouver (plus facilement) un emploi. Je compte sur les retours des lecteurs pour améliorer le présent article, car ma propre expérience est limitée en la matière. ;)

L'archéologie préventive

L'archéologie préventive est bien entendu la voie royale en archéologie. Pour ceux qui ne savent pas, l'archéologie préventive consiste à effectuer des fouilles avant la construction d'un aménagement (bâtiment, route...). Pour plus d'informations, vous reporter à la page Archéostock concernant l'archéologie préventive. Grâce aux lois qui encadrent l'archéologie, de nombreuses fouilles sont effectuées dans un cadre préventif et c'est une manne pour l'archéologue en recherche d'emploi... à condition qu'il ait les compétences nécessaires. Avec l'ouverture à concurrence et la fin du monopole de l'INRAP, les possibilités d'emploi se sont améliorées. Il existe désormais une liste d'opérateurs en archéologie préventive agréés que je vous fournis plus bas. De nombreux opérateurs cherchent désespérément à recruter du personnel... qualifié, et c'est là que le bât blesse. Bien souvent il y a de l'emploi mais les compétences à acquérir pour pouvoir y prétendre sont importantes.

Le technicien de fouilles

Le technicien de fouilles est l'archéologue "de base" si je puis me permetttre ce terme. C'est lui qui travaille sur le terrain sous la direction du responsable d'opérations. Un technicien de fouilles gagne, en début de carrière, environ 1300 € par mois, en plus des défraiements éventuels s'il opère loin de chez lui. Le problème de ce métier (en plus du salaire de misère) est la précarité, la difficulté d'obtenir un CDI : On vous recrute souvent lors d'un besoin ponctuel (1 à 6 mois en moyenne) quand une fouille importante est prévue, puis une fois la fouille (et votre CDD) terminée, il vous faut alors trouver un nouveau CDD dans une autre collectivité ou entreprise agréée. Le technicien de fouilles est un peu un "intermittent" de l'archéologie.

Compétences demandées : Avant tout l'expérience de terrain, surtout celle en préventif (l'expérience en programmé est regardée "par défaut", si les candidats disponibles n'ont pas ou peu d'expérience en préventif). Un Master 2 ou à défaut une Licence sont bien évidemment un gros plus, mais au contraire de ce que pense la plupart des gens pas forcément nécessaires. Et bien entendu, une bonne condition physique, car le travail de technicien de fouilles est éreintant, surtout en hiver en Picardie !

Trouver un emploi : Trouver un emploi est tout à fait possible, surtout si vous avez déjà pas mal d'expérience en programmé (comprendre : sur des chantiers d'archéologie programmée, en tant que bénévole). Si vous avez déjà du préventif à votre actif, vous trouverez, c'est une simple question de temps... et d'envoi massif de CV ! Même avec peu d'expérience il est possible de trouver, pendant les périodes de surplus d'activité où de nombreuses fouilles sont en cours en même temps et où les exigences baissent ; vous serez recruté en dernier sans expérience, mais s'il ne reste que vous sur le marché (et ça arrive !)... Il ne faut pas hésiter à construire un bon CV et une lettre de motivation et à les envoyer par courrier ET par courriel à l'ensemble des opérateurs agréés en archéologie préventive (liste mise à jour régulièrement par le ministère de la culture). Le courriel a l'avantage d'être facilement et rapidement lu, le courrier a l'avantage d'être classé et conservé, et d'être moins susceptible de passer à la trappe : Les deux se complètent. N'hésitez pas à compléter votre formation en réalisant des chantiers programmés en bénévolat, ou à demander dans un premier temps un stage en préventif (conventionné par votre université ou par une association) à un opérateur agréé. Certes, vous ne serez pas payé ou peu, mais ce sera un investissement intelligent car vous pourrez ensuite afficher sur votre CV une expérience en archéologie préventive : Vous trouverez alors plus facilement du travail. Enfin, n'oubliez pas que trouver un CDD est souvent une question d'être disponible "au bon endroit au bon moment" (ou de connaître les bonnes personnes), quand un pic d'activité et un recrutement se mettent en marche. N'oubliez pas de réactualiser vos CV afin de faire savoir que vous êtes toujours en recherche et de recontacter régulièrement les gens !

Le spécialiste

Le spécialiste étudie le mobilier archéologique dont il est (devinez) le spécialiste : Céramologue, carpologue (étude des graines), lithicien (étude des objets en pierre taillée - le plus souvent silex), archéozoologue (ossements animaux), anthracologue (étude des charbons), spécialistes des typologies métalliques... Généralement, le spécialiste intervient après la fouille : Il étudie, classe et date le mobilier puis le restitue - ainsi que son rapport - au responsable d'opération qui inclura ensuite ces données dans le rapport de fouilles. Un spécialiste est rémunéré entre 1500 et 2000 € par mois, mais on le recrute souvent pour des études ponctuelles sur des délais courts.

Compétences demandées : Il faut avoir un Master 2 ou un doctorat concernant le mobilier pour lequel on se considère comme spécialiste. Le mémoire de Master ou de Thèse sera en quelque sorte votre "passeport" de validité scientifique pour montrer que vous avez les compétences pour étudier le mobilier en question. Les publications scientifiques (articles, monographies, participation à des études concernant sa spécialité...) permettant de démontrer vos compétences sont un gros plus. Bien entendu, il faut être spécialiste d'objets qu'on retrouve en fouille - et en une certaine quantité. On ne paiera pas quelqu'un pour faire l'étude des deux objets spécifiques trouvés une fois l'an dans un coin de la fouille. En revanche, pour un lot de 25000 tessons de céramique du VIIème siècle avant J.-C., il se pourraît bien qu'il soit nécessaire de recruter quelqu'un...

Trouver un emploi : Selon la période et le mobilier que vous étudiez, sachez que beaucoup d'opérateurs cherchent désespérément des spécialistes. N'hésitez pas à envoyer des CV + lettre de motivation axés "Spécialiste" en développant bien votre spécialité, vos compétences scientifiques, vos disponibilités (totales si vous voulez travailler). Généralement avoir la double casquette spécialiste et technicien de fouilles est un bon moyen pour trouver rapidement un emploi. Votre spécialité sera utile et permettra d'avoir quelqu'un sous la main, et vos compétences de terrain en tant que technicien permettront à votre employeur de vous rentabiliser si vos talents de spécialiste ne sont pas nécessaires pendant quelques temps.

Le responsable d'opération

Le responsable d'opération gère la fouille archéologique préventive, sur le plan scientifique, administratif et humain. C'est lui qui, sur le terrain, gère le chantier, distribuant les tâches aux techniciens et spécialistes, faisant le lien avec l'aménageur et les autochtones des tribus hostiles (et amies), s'occupant de la maintenance (matériel...), de la paperasserie, veillant à ce que tout se déroule correctement. C'est également lui qui s'occupe ensuite de la partie scientifique de post-fouille : La rédaction du rapport de fouilles (connu désormais sous l'appellation barbare "DFS", Document Final de Synthèse). Un ami m'a dit cette jolie phrase qui je trouve illustre parfaitement le rôle et les engagements d'un Responsable d'Opération : "Être responsable (d'opération), c'est faire des choix"... Un responsable d'opération est généralement payé dans les 2000 € par mois, mais ce chiffre peut varier beaucoup d'un opérateur (agréé en archéologie préventive) à l'autre. A noter que généralement un responsable d'opération est spécialisé sur une période : Néolithique, Âge du Bronze, Antiquité...

Compétences demandées : Il faut obligatoirement avoir un Master2 ou un Doctorat en archéologie, qui garantiront les capacités scientifiques à gérer la fouille. Des publications de monographies ou d'articles dans des revues scientifiques reconnues sont généralement demandées en complément. Surtout, on demande généralement aux responsables d'opération d'avoir déjà une solide expérience dans la gestion de fouilles, avec de préférence plusieurs responsabilités de chantiers préventifs à leur actif.

Trouver un emploi : Trouver un emploi est facile pour un RO (responsable d'opération)... s'il a déjà des compétences et de l'expérience. Si vous êtes un jeune RO, généralement et pour des raisons complexes et politiques, vous aurez du mal à obtenir vos premières reponsabilités. En effet, l'ouverture à la concurrence de l'archéologie préventive a politisé cette dernière et créé une sorte de "guerre larvée" entre collectivités, INRAP et opérateurs privés. En raison des tensions, les SRA (services régionaux de l'archéologie) qui ont un droit de regard scientifique sur les fouilles archéologiques, se montrent souvent très frileux à "valider" des responsables sans ou avec peu d'expérience. Du coup, il y a paradoxalement une énorme demande en responsables d'opération (vu qu'aucun "nouveau" RO n'apparaît sur le marché) alliée à une grande difficulté à le devenir. Plus généralement, les conseils que je donne pour les techniciens de fouille sont aussi valables pour les RO. Il faut envoyer des CV, les actualiser régulièrement. Ne pas hésiter à avoir une activité scientifique, à publier, à avoir des compétences diversifiées (topographie, solides connaissances sur sa période et notamment de la typologie céramique/lithique/métallique...), à entreprendre la gestion de chantiers programmés afin de pouvoir améliorer son expérience et son CV. Souvent, demander avant tout des postes de RS (responsable de Secteur) est un bon moyen de se faire la main, de se faire connaître et d'enrichir son CV afin de prouver qu'on a les capacités de gérer "seul" un chantier.

CNRS et universités

Le CNRS recrute sur concours. Les personnes recrutées sont soit d'éminents archéologues au CV long comme le bras, soit des "ingénieurs" hautement spécialisés dans l'étude d'un mobilier spécifique et très compétents dans leur domaine. Il est très difficile d'entrer au CNRS, d'autant plus que l'état a voulu il y a peu dissoudre cette grande institution et que du coup les recrutements se sont fait rares...

De même, les universités recrutent théoriquement sur concours mais dans la pratique de nombreux conflits et rapports d'influence déterminent souvent qui aura - ou n'aura pas - le poste. Dans tous les cas, il faut avoir un très bon (et plus c'est long, plus c'est bon) CV et une activité scientifique indéniable (nombreuses publications) pour espérer être recruté comme Maître de Conférence ou Professeur. Il y a peu de place, car les postes possèdent souvent des profils très spécialisés (on recherche un maître de conférence pour telle période et telle orientation de recherche), et puis il n'y a pas 36 universités ni 36 profs d'archéologie par université !

En bref, la recherche, elle, est bouchée. Alors pas trop d'espoirs de ce côté-là, sauf si vous êtes un petit génie qui a beaucoup publié... Ou un archéologue qui soigne et entretient ses compétences depuis de nombreuses années.

Liens utiles :

Les musées

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La médiation culturelle

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